Le parfum, et les parfumeurs, une histoire d’amour avec Paris. Comment ne pas associer à la mode et à la « French fashion », la haute couture et le parfum. Chanel oui mais Chanel n°5, Hermès oui, mais Terre d’Hermès …
Bien avant Paris, le parfum, depuis plus de quatre millénaires, a été présent dans les endroits les plus inattendus. Son histoire appartient à celle des cultures du monde entier : l’art de mêler les senteurs, originaires du Proche-Orient, pénètre plus à l’Ouest, en Grèce et à Rome, avant de gagner l’Asie par l’intermédiaire des marchands d’aromates arabes. En Europe, le premier centre de la Parfumerie est l’Italie de la Renaissance, avant que la préséance ne revienne à la France, au XVIIIe siècle.
Le terme « parfum » vient du latin – per fumum – qui signifie littéralement « à travers la fumée » car les premiers parfums consistent en aromates brûlés comme l’encens à l’attention des dieux et des ancêtres.
Mais saviez-vous que parfumeurs et gantiers ont longtemps partagé une passion commune??
Dès le XIIe siècle, les tanneurs s’installent dans la ville provençale de Grasse Pour tanner les peaux, il fallait purger les mauvaises odeurs. Cependant l’odeur des peaux, malgré leur qualité, reste nauséabonde. L’engouement de la noblesse pour les gants diminue donc fortement tandis que le parfum connait un succès éclatant. Le métier de parfumeur est né de là.
C’est à la fin du XVème siècle, le marquis Pompéo Frangipani aurait inventé un parfum à base d’amande pour dissimuler la forte odeur que dégageaient ses gants en cuir. C’est ainsi qu’est née l’idée de parfumer ses gants…Plus tard, Catherine de Médicis a importé d’Italie la mode du gant parfumé.
Suite à cela, l’industrie du gant s’est considérablement développée en France et à l’étranger. Les gants en cuir étaient parfumés au moyen de deux procédés : soit par trempage avec une solution aromatique ou par frottement avec une pâte parfumée ou de la cire, à l’intérieur comme à l’extérieur. Les fabricants d’accessoires pouvaient alors se distinguer par l’intensité du parfum utilisé. En France par exemple, les arômes étaient doux avec une base de fleur de violette, d’iris ou de fleur d’oranger
Les liens demeurent si étroits qu’au XVIIIe siècle, gantiers et parfumeurs font partie de la même corporation. À partir de 1759, le cuir devient extrêmement taxé et les maîtres gantiers-parfumeurs doivent affronter une nouvelle concurrence installée à Nice. Dans le même temps, se parfumer devient pour les françaises un véritable rituel de beauté : le parfum n’est plus utilisé à des fins de commodité pour camoufler les mauvaises odeurs. Dans ce contexte, les métiers de tanneurs et de parfumeurs se séparent et un véritable commerce de parfum se développe. La corporation des gantiers-parfumeurs est finalement dissoute en 1791 après la Révolution Française par la Loi Le Chapelier qui proscrit tous les groupements de métiers.
Jusqu’au milieu du XIXe siècle, les gants parfumés étaient considérés comme des accessoires de luxe car ils nécessitaient un processus de production relativement complexe. En bref, c’était un luxe que seules les personnes très riches pouvaient s’accorder.
De nos jours, de grands parfumeurs ont tenté de renouer avec la tradition. En 2012, L’Artisan Parfumeur, a lancé, en collaboration avec la maison Causse, une paire de gants en édition limitée, aromatisée avec un parfum floral et fruité à la fois, Mûre et Musc Extrême. C’est aussi le cas de Guerlain, en 2014, qui a sorti deux modèles de gants parfumés : Le Gant La Petite Robe Noire (avec la maison Agnelle) et Le Gant du Parfumeur. Ou encore la Maison Fabre qui à crée les gants parfumés Marie-Antoinette et Joséphine.
Vous pouvez retrouver cette histoire du gant et du parfum à travers l’une de nos visites. Soit une approche globale du chic à la française lors de notre tour : le Paris rive droite, ou bien en approfondissant le sujet du parfum et du gant lors d’une visite consacrée à ce sujet ou bien encore à travers un atelier création de parfum avec l’un de nos partenaires parfumeurs.